Chroniques d'après humanité (1)

Introduction

Dans Chroniques d’après-humanité 1, quatre récits s’entrelacent autour d’une question centrale : que reste‑t‑il de notre humanité lorsque les systèmes — politiques, scientifiques, émotionnels ou même temporels — tentent de nous dépasser ? À travers des univers dystopiques, des sociétés déviées et des technologies aux conséquences imprévisibles, chaque nouvelle explore une faille du monde moderne… et la lumière fragile qui s’y glisse. Voici une plongée résumée, mais volontairement enveloppée de mystère, dans ces quatre mondes où les héros, souvent malgré eux, se retrouvent gardiens de ce que nous avons de plus fondamental : notre liberté, notre mémoire, nos émotions, notre temps.

1. Peter and Co

Dans une société où l’incompétence est obligatoire, Marcel Brioche, boulanger talentueux promu ministre des Finances malgré lui, découvre que le chaos organisé de Peterland dissimule les manœuvres d’une oligarchie invisible. Avec d’autres “compétents clandestins”, il infiltre les rouages du pouvoir, rallie une résistance souterraine nourrie de savoirs oubliés, et mène une Révolution de la compétence qui libère la population et restaure l’expertise dans tous les domaines.
Pourtant, certaines archives secrètes évoquent encore un “algorithme mère”, tapi derrière le système, qui n’aurait jamais cessé de calculer les futures promotions forcées.

2. L’héritage du chromosome 47

Elena Voss reçoit dans son génome les souvenirs encodés de son père, généticien visionnaire et déchu. Au fil des visions qui se greffent à sa conscience, elle découvre le Projet Genesis, une vaste entreprise clandestine d’ingénierie humaine ayant produit quarante-trois êtres modifiés — dont elle-même et Alpha, un prototype surintelligent dépourvu d’empathie. Après avoir déjoué son plan d’extinction génétique, elle fédère les “enfants Genesis” et utilise l’héritage mental de son père pour surveiller les dérives du progrès.
Mais au cœur du chromosome 47, un fragment de mémoire corrompu répète obstinément un nom qu’Elena n’a jamais entendu prononcer.

3. L’ombre et la lumière

Le détective Samuel Derval enquête sur des crises émotionnelles inexplicables qui secouent Nova Paris. Grâce à Lila, ancienne chercheuse en fuite, il découvre que la société Synexis diffuse des phéromones artificielles capables d’influencer les foules : peur, rage, docilité ou euphorie, toutes devenues programmables. Ensemble, ils infiltrent les sous-sols de la ville, déjouent une démonstration mondiale et renversent le dispositif, rendant aux citoyens leur libre arbitre émotionnel.
Pourtant, dans les conduits de ventilation abandonnés, des relevés atmosphériques détectent encore une molécule inconnue, jamais répertoriée par Synexis.

4. Les heures immobiles

À Noctambule, où les habitants vieillissent deux fois plus vite en dormant, l’horloger Antoine Martel constate qu’il ne vieillit plus du tout. Ses horloges se dérèglent, son corps se fige, et une intuition ancienne le mène aux mines abandonnées où repose une horloge colossale sculptée dans la chromite. Il comprend alors que sa lignée est celle des Gardiens du Temps, régulateurs secrets de la temporalité de la ville. Il initie Lucas, un jeune homme sensible aux flux temporels, et lui transmet finalement ce rôle sacré en retrouvant sa propre mortalité.
Mais certaines nuits, près de l’ancienne entrée des mines, on entend un tic-tac gigantesque, trop lent ou trop rapide pour appartenir au temps humain.

Conclusion

Ces quatre histoires, toutes différentes dans leur ton et leur décor, partagent une même pulsation : celle de l’humain qui refuse de céder à la fatalité. Derrière les intrigues et les complots, les technologies de rupture ou les forces invisibles, ce sont des individus – parfois ordinaires, parfois déchirés – qui tentent de restaurer un équilibre que le monde a perdu. Qu’il s’agisse d’un boulanger devenu révolutionnaire, d’une héritière génétique confrontée à sa propre nature, d’un détective traçant la frontière de la manipulation, ou d’un horloger défiant les lois du temps, chacun lutte pour préserver une part essentielle de l’existence.